Publié le : 17/07/2022
Sur ses terres, le Tarnais a porté une attaque dans la dernière difficulté du jour et n’a été repris qu’à 450 mètres de l’arrivée. Un numéro de haute voltige réalisé par Benjamin alors que Simon Geschke, lui, conserve sa tunique à pois avant la journée de repos de demain.
Il a tiré la langue, s’est retourné et a puisé dans toutes ses ressources pour tenir bon. Benjamin Thomas a égayé l’après-midi de tous ceux qui regardaient l’étape du jour, à l’ombre du soleil de plomb. Sur la route aussi, au cours de l'une des étapes les plus longues de cette édition (202,5 km entre Rodez et Carcassonne), la chaleur était écrasante.
Benjamin Thomas avait coché l'étape
Le scénario de l’étape semblait déjà connu : une échappée reprise avant l’arrivée et une explication entre les sprinteurs. Sauf que Benjamin Thomas a décidé de jouer sa propre partition, bousculant l’ordre établi et jouant sa chance à fond. C’est dans la côte des Cammazes, à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, qu’il décide de porter une attaque. Suivi par Alexis Gougeard, il pointe 1er au sommet de la côte.
Puis, le Tarnais a continué sans rechigner à attaquer et à se rapprocher de la ligne d’arrivée avec l’espoir de souffler la victoire. Son abnégation et son courage, dans la fournaise et sous le feu des projecteurs, ont impressionné. Et même si le peloton s’est remis en route, même si les équipes de sprinteurs réduisaient l’écart (jamais plus d’une trentaine de secondes), Benjamin a tenu bon. L’espoir était encore là au passage de la flamme rouge et ce n’est qu’à 450 mètres de l’arrivée que le peloton a fini par revenir sur lui.
Geschke conserve son maillot à pois
Par ce raid solitaire exceptionnel, Benjamin - vainqueur cette année de l’Étoile de Bessèges et des Boucles de la Mayenne – démontre une nouvelle fois tout son talent et sa détermination. Sa résistance et sa volonté de tout donner s’inscrivent dans l’état d’esprit de l’équipe Cofidis qui souhaite être opportuniste et tenter sa chance au quotidien. Dans le même temps, Simon Geschke a conservé son maillot à pois de meilleur grimpeur, sachant qu’il n’allait pas être inquiété aujourd’hui.
L’arrivée à Carcassonne clôture la 2e semaine de compétition. Les coureurs vont enfin pouvoir profiter d’une nouvelle journée de repos ce lundi. Une sortie à vélo sera prévue, des massages et des séances avec les kinésithérapeutes. Une journée particulièrement précieuse avant d’entamer la dernière semaine de ce Tour de France, avec les Pyrénées au menu puis la prestigieuse arrivée aux Champs-Élysées dans une semaine.
ILS ONT DIT
Benjamin Thomas :
"Je suis parti de plus loin que je pensais. Au début, je voulais marquer des points pour le classement de la montagne afin de protéger le maillot de Simon. Quand j’ai vu qu’Alexis Gougeard m’accompagnait, je me suis dis : « pourquoi pas tenter ma chance ». Le final, je le connaissais par cœur. C’était parfait pour tenter le coup et il ne m’a pas manqué grand-chose. J’ai coincé un peu dans le final, j’ai poussé au maximum… Les gens au bord des routes m’ont encouragé, je les en remercie et j’y ai cru ! Quand le peloton est revenu, tout s'est écroulé... Aujourd’hui, ce n’est pas passé loin mais il y aura d’autres opportunités la semaine prochaine."
Christian Guiberteau, directeur sportif :
"Dès qu'on a une occasion, on essaye d'y être. C'est toujours comme ça qu'on arrive à gagner des étapes. Surtout une étape comme celle-ci, de transition, difficile et usante. Benjamin avait reconnu le parcours, il connait bien la région. Il avait pointé cette étape avant même le début du Tour. Les circonstances de course ont fait qu'il est parti à 50km de la fin, ça a été un mano-à-mano avec le peloton jusqu'au bout. C'est dommage de se faire reprendre aussi près de l'arrivée mais c'est une superbe performance de la part de Benjamin."