Publié le : 10/10/2023
Présent au sein de l’équipe Cofidis depuis ses débuts, il y a 27 ans, Alain Deloeuil a été de toutes les batailles, de tous les instants d’euphorie, de tous les moments durs aussi. Directeur sportif incontournable, il dispute avec la Japan Cup la dernière course de sa carrière dans une voiture Cofidis. Avant de raccrocher, celui que ses proches aiment appeler "Monsieur Cofidis" évoque ses souvenirs, l’émotion qui affleure et la fierté d’avoir contribué à façonner cette équipe jusqu’au plus haut niveau mondial.
La fin d’une histoire.
« Pour l’instant, j’ai seulement l’impression de terminer ma 27e saison au sein de l’équipe Cofidis, comme une année de plus qui se termine. Je sais que ce sera plus étrange à vivre quand la prochaine saison va reprendre, qu’il va falloir laisser partir le peloton. Mais j’ai plusieurs semaines pour m’y préparer et c'est pour que ça ne m’affecte pas trop ».
La Japan Cup, la dernière. «
J’y avais participé l’an dernier et j’y retourne avec grand plaisir. Terminer en France, en Belgique ou au Japon n’a pas vraiment d’importance. Cela reste une course, j’ai envie de tout faire pour que l’on puisse bien y figurer comme toutes celles où je participe. On va essayer de faire le meilleur résultat possible !»
Les marques d’affection du peloton. «
Ce qui m’a le plus touché, c’était lors de Binche-Chimay-Binche. Axel Zingle et Alexis Renard avaient à cœur de faire le meilleur résultat possible. Mais Axel est tombé et il est arrivé en pleurs vers moi en s’excusant de ne pas y être parvenu... Ça m’a vraiment touché, j’en avais les yeux embués aussi. J’ai également reçu de nombreuses marques de sympathie de collègues, de coureurs, de supporters, ça restera forcément gravés.»
Avec Cofidis, une histoire commune. «
Participer au même collectif pendant 27 ans, plus d’un quart de siècle, c’est énorme. Quand je suis arrivé dans l’équipe, je n’aurai jamais pensé que ça aurait duré si longtemps ! Les souvenirs sont tellement nombreux entre les victoires, les moments de joies, les moments plus difficiles… Je suis à 100% Cofidis, Cofidis fait partie de ma vie… Chez moi, on m’appelle ‘Monsieur Cofidis’»
L’évolution du cyclisme.
« Notre sport a énormément évolué ces dernières années. Désormais, nous sommes entrés dans l’ère Pogacar, avec des gamins qui peuvent gagner de grandes courses sans avoir l’expérience de leurs aînés. L’analyse de datas a pris beaucoup d’importance mais le vélo restera toujours le vélo, « l’humain » sera toujours la clé pour la performance et la victoire ».
L’hommage aux fans
. « J’ai toujours été fasciné par tous ces gens qui se déplacent au bord des routes. Pour un match de football ou de rugby, tu peux voir les sportifs 1h30, 2h. Là, tu ne les vois qu’une poignée de secondes parfois. Ça a toujours fait partie du spectacle : tu viens au bord des routes pour voir des artistes, de ceux qui continuent à faire rêver les gamins. Tant que nos champions continueront à aller vers eux, à signer des autographes, à prendre des selfies, à prendre le temps d’aller à leur rencontre, le cyclisme restera dans le cœur des gens. »
Sa vie d’après
. « Ce que j’ai vécu pendant 27 ans, c’est presque une vie de bohème, à aller d’une course, d’une ville, d’un hôtel à un autre. Mais au-delà du sport et de cette passion qui m’anime, il y a aussi ce que nous vivons tous dans le cyclisme : le fait que notre passion implique une part de sacrifice, notamment sur la vie personnelle. J’ai eu la chance que mes proches, dont mes enfants, ont toujours eu la pudeur de me laisser faire mon métier. J’ai hâte, enfin, de leur rendre la pareille. »
Ce qu’il souhaite à l’équipe
. « J’espère que l’équipe va continuer à évoluer, à grandir, à se développer. Je souhaite qu’elle perdure avec les valeurs et l’enthousiasme qui ont contribué à sa réussite. Et puis je serai toujours là pour l’équipe si on a besoin de mes services ou de mes conseils. Je serai toujours reconnaissant envers Cofidis et envers ce sport. Et j’aurai toujours à cœur de rendre au cyclisme tout ce qu’il m’a donné. »
Ils ont dit
Thierry Vittu, Président de Cofidis Compétition :
«Je tiens à remercier chaleureusement Alain pour tout ce qu’il a apporté à l’équipe. Présent depuis ses débuts, en 1997, il a connu toute l’aventure, les hauts et les bas, et a apporté son professionnalisme, son sérieux et ses qualités à l’équipe. Alain est quelqu’un de sérieux, travailleur et surtout une personnalité entière, quels que soient les interlocuteurs. Il aime les coureurs : il les écoute, les conseille, les guide, les entoure, les respecte et a toujours inculqué l’amour du maillot. Je le connais depuis ses années où il s’occupait du cyclisme pour la ville de Wasquehal. On s’est côtoyé dans les stages, les séminaires, les courses… J’ai toujours aimé sa droiture, sa simplicité. Il est simplement devenu un très bon ami. »
Cédric Vasseur, manager sportif :
« C’est avec beaucoup d’émotion que nous allons souhaiter une bonne retraite bien mérité à Alain. J’ai évidement une histoire particulière avec lui parce qu’on a gagné ensemble en tant que coureur dans les années 2000 et depuis 2018 en tant que manager. Alain a toujours tout donné pour l’équipe et pour Cofidis. Il a toujours vécu la course et les résultats de l’équipe avec son cœur. Alain a aussi réussi à évoluer en fonction du cyclisme et il restera toujours un conseiller de l’ombre de qualité. Je sais que la transition vers sa nouvelle vie ne se fera pas sans un certain pincement au cœur mais il pourra désormais pleinement profiter des siens et de la vie. Toute l’équipe est fière et reconnaissante de sa contribution pour le chemin parcouru depuis 1997. Merci pour tout Alain et bonne retraite !"