Publié le : 26/07/2023
Alors que la 3e étape relie Cahors à Rodez aujourd’hui, les coureuses Cofidis évoquent leurs premières impressions. Elles racontent ce Tour sans répit, « toujours à bloc » et dévoilent leur résistance et leur abnégation. Surtout, elles ne cachent pas leurs ambitions pour les cinq étapes à venir et se verraient bien jouer les trouble-fêtes ce mercredi sur un parcours aux allures de « mini Liège-Bastogne-Liège ».
La Grande Boucle homme s’est à peine achevée, le plus beau feuilleton de l’été s’est poursuivi pour une semaine de plus. La 2e édition du Tour de France Femmes avec Zwift promettait d’être particulièrement disputée et c’est le cas. Les coureuses Cofidis en témoignent, elles qui sont en première ligne pour en ressentir toute l’intensité et les difficultés.
« C’est très tendu, tous les jours »
« Ce début de Tour de France a été dur, reconnaît Martina Alzini. On roule toujours à bloc comme si c’était des Classiques ». Pour la coureuse italienne, la densité de la compétition fait que « seulement quelques filles peuvent s’échapper au quotidien ». À cela s’ajoute la nervosité visible dès les premiers tours de roue. « C’est très tendu, témoigne Gaël Le Bellec. Toutes les équipes ont voulu montrer leur niveau en roulant fort, comme on l’a vu lors de la première étape. Or, en mettant leur train en place à 40 km de l’arrivée, c’est compliqué pour nous de rivaliser ». Le directeur de course parle de « la bagarre pour partir à l’avant » et d’une course « rapidement cadenassée ».
Lundi, la pluie et les chutes se sont invitées sur le parcours. L’équipe Cofidis en a souffert puisque Spela Kern a chuté et a dû abandonner (luxation du pouce). Comme chez les hommes quelques jours plus tôt, la répétition des efforts est particulièrement éprouvante pour les organismes. Gabrielle Pilote-Fortin l’a constaté ce mardi : malade à cause du transport, elle a dû batailler pour retrouver sa place dans le peloton.
« En forme et motivée ! »
Les filles sont en mission et feront tout pour les atteindre. « L’équipe a un plan défini pour les prochains jours et c’est très motivant », ajoute Martina. Gabrielle se veut aussi rassurante : « je ne m’attendais pas à être capable de passer aussi facilement les trois premières étapes après mon début de saison compliqué. Là, je reste en forme, je garde de l’énergie et je suis toujours motivée ! » Un état d’esprit partagé par toutes ses coéquipières et le staff soudé qui les entoure.
En ligne de mire, il y a l’étape d’aujourd’hui entre Rodez et Cahors, 177,1 km marqués par cinq difficultés (deux de 4e catégorie, deux de 3e catégorie et une de 2e catégorie). « On a coché cette étape, ce mini ‘Liège-Bastogne-Liège’, sourit Gaël Le Bellec. Ce sera une étape d’usure et nos grimpeuses, plus endurantes qu’explosives, pourront tirer leur épingle du jeu. » Il y a de quoi être optimiste et motivée, d’autant que leurs homologues masculins ont démontré, durant les trois semaines précédentes, que rien n’était impossible.
ILS ONT DIT
Gabrielle Pilote-Fortin :
"Aujourd’hui c’était vraiment compliqué, j’ai eu le mal du transport pour venir ce matin, ce qui m’a rendu malade la première heure. J’ai du aller chercher un médicament à la voiture, et j’ai grillé pas mal de cartouches pour réintégrer le peloton. Depuis le début du Tour, je suis plutôt satisfaite de mes performances, je fais le boulot tout en gardant de l’énergie. Je ne m’attendais pas à être capable de passer aussi facilement les trois premières étapes vu que mon début de saison a été compliqué, mais jusqu’ici, je suis en forme et motivée."
Martina Alzini :
"Ce début de Tour de France a été dur, on roule toujours à bloc, on fait des watts comme si c’était des Classiques. Même hier dans le gruppetto, on a roulé à bloc. Mais je suis contente que l’équipe ait un plan défini pour les jours à venir. Chaque jour, seulement quelques filles peuvent s’échapper. Aujourd’hui je n’ai pas pu tenter car j’ai lâché dans le dernier kilomètre de la côte finale. J’ai quand même tout donné, même en début d’étape parce que je savais que ça allait être difficile, notamment dans les montées. En attendant, on va continuer de rouler avec notre objectif jusqu’à la fin."
Gaël Le Bellec, directeur sportif :
"Le maître mot de ce début de Tour, c’est « nervosité ». C’était très tendu, toutes les équipes ont voulu montrer leur niveau en roulant fort, comme en témoigne la grosse bataille sur la première étape. Toutes les équipes ont mis en place leur train 40km avant l’arrivée, et dans ces cas là, c’est compliqué pour nous de rivaliser. Nos objectifs sur ce Tour, c’est le « top 15 » au général, le prix de la combativité et un « top 10 » sur une étape. Ils ne sont pas encore réalisés mais il nous reste encore 5 étapes pour le faire.
Hier ce n’était pas non plus une journée facile avec la pluie et les chutes, on a pas pu prendre l’échappée mais on ne démérite pas, on tente tous les jours. La bagarre pour partir à l'avant est rude, la course est rapidement cadencée, les grosses équipes laissent partir 2 ou 3 filles, pas plus. Ça ne nous a pas souri pour l’instant mais en continuant comme ça on va y arriver. Aujourd’hui, on n’a pas pu jouer la carte du sprint avec Martina, car elle a été décrochée sur la dernière ascension. Nos grimpeuses vont de mieux en mieux, elles préfèrent l’enchaînement de côtes plutôt qu’une seule montée rude et rapide. On A coché l’étape de demain, le mini « Liège-Bastogne-Liège » en espérant qu’elles tirent leur épingle sur cette étape qui sera d’usure. Nous avons des filles plus endurantes qu’explosives, et j’espère que notre bilan sera positif demain soir."