Publié le : 02/07/2023
Il a tenté sa chance, y a cru jusqu'au bout et s'est offert une des plus grandes joies dans la carrière d'un coureur professionnel. Pour la première fois depuis 2008, un coureur Cofidis a levé les bras sur le Tour de France. Une douce euphorie et un instant d'histoire, surtout.
Il fallait tenir, résister à tout, trouver au plus profond ce qu'il faut pour s'imposer. Victor Lafay a tenté sa chance à moins d'un kilomètre de l'arrivée, il savait qu'il avait un coup à jouer et il s'y est tenu. Patiemment, le Savoyard a su conserver sa place parmi les leaders avant de porter l'estocade, de s'extirper des favoris pour tenter crânement sa chance. Il y a dans sa tentative victorieuse une idée de l'audace, du dépassement de soi et de l'énergie nécessaire pour atteindre les plus belles émotions du cyclisme. Lui qui a gagné au Giro (2021) goûte à l'euphorie d'une victoire au Tour.
La suite, ce sont des petits bonheurs de vainqueurs : les félicitations de Christian Prudhomme, l'accolade avec Tadej Pogačar, les embrassades de Thierry Vittu et Cedric Vasseur, l'incongruité du maillot vert, la foule au bus et la joie de ses coéquipiers.
LA RÉACTION DE VICTOR LAFAY
« Pour une fois j’avais un plan. Je savais que je n'avais pas les jambes pour attaquer dans la bosse, en plus c’est souvent là que les plus costauds attaquent, donc ça ne servait à rien. Quand j'ai vu que les Jumbo-Visma revenaient sur Tadej, je me suis dit que je pouvais en profiter. Ca s'est observé au moment d'aborder le dernier kilomètre, j'ai attaqué et je ne me suis pas posé de question. Je suis parti à bloc sur la gauche, à l’opposé de là où ils étaient. Après, j'ai fait mon effort au maximum, penché le plus possible sur le vélo comme Benjamin Thomas l'année dernière. Et il faut se le dire, on a de supers vélos, ça va vraiment bien niveau aéro, je pense que forcément, ça m’a aidé.
J’ai pas eu le temps de me dire que j’allais gagner, je voyais la ligne et je savais que je pouvais me faire rattraper sur la ligne. À aucun moment je me suis dit « c’est fait ». Une fois que j’ai passé la ligne, j’ai réalisé : « attends, y'a personne devant moi ? J’ai gagné. Ça veut dire que j’ai gagné ? » Et là je lève les bras, c’est incroyable ! »