PARIS ROUBAIX -  Max Walscheid,  l'incroyable 'top 10' dans l'Enfer du Nord

PARIS ROUBAIX - Max Walscheid, l'incroyable 'top 10' dans l'Enfer du Nord

Mathilde L'Azou

Publié le : 09/04/2023

Une nouvelle fois exceptionnel par sa dureté, son exigence et son caractère imprévisible, Paris-Roubaix a offert un grand spectacle ce dimanche, sur les terres de Cofidis. Après s’être longtemps accroché dans le groupe de tête, Max Walscheid a tenu bon pour s’offrir une place dans le ‘top 10’ (8e). Alexis Renard, lui, termine 2e meilleur Français de la course.


Une obsession, une douce folie, une machine à broyer les esprits et les jambes. Paris-Roubaix est resté fidèle à sa réputation en ce dimanche de Pâques, même si le ciel était plutôt clément et les températures printanières. La veille, dans le bus de l’équipe, Alain Deloeuil, tant habitué à vivre cette course à nul autre pareil, avait prévenu lors du briefing : «

 ici, tout peut arriver, la course n’est jamais finie. Il faut être dedans, avoir la volonté, ne pensez qu’à ça 
».

Les scénarios peuvent être anticipés et rejoués des dizaines de fois avant le départ, la course est toujours unique et cette édition, la 120e de l’histoire, n’a pas dérogé à la règle. Et la trouée d’Arenberg a fait partie des premiers juges de paix à cause des aléas de ses pavés, de la pression poussée au maximum et des fumigènes. Une chute conséquente a bouleversé la course et 13 coureurs s’en sont sortis. Il s’agissait d’un groupe de costauds avec des favoris et des outsiders dont Max Walscheid. 12e en 2021, Max n’avait pas pu être de la partie l’an dernier après avoir été victime d’un accident.

Max Walscheid, jusqu’au bout de lui-même

Là, il a pu démontrer son attrait pour la course, comme un exutoire retrouvé. À une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, après une attaque à Mons-en-Pévèle, Max a finalement été distancé par les hommes de tête. Pourtant, le coureur allemand n’a pas relâché son effort et est resté longtemps intercalé entre les deux premiers groupes. Une course contre-la-montre s’est donc déroulée, loin des caméras, seulement accompagné par Laurenz Rex, coéquipier d’infortune.

La récompense, c’est l’arrivée dans un Vélodrome surchauffé, la 8e place – son 1er ‘top 10’ à Paris-Roubaix - et l’impression de progresser encore un peu plus. Il pouvait relâcher la pression, enlacer sa compagne et savourer le moment. La satisfaction est aussi au rendez-vous pour Alexis Renard. 7e de Gand-Wevelgem, le Breton termine au 28e rang, soit la 2e place de meilleur Français. Là aussi, cela démontre une progression, une envie aussi et la promesse de lendemain heureux. Vivement la suite 

Mathilde L'Azou

Réactions à chaud

Max Walscheid : 

« J’ai réussi à être très fort tout au long de la course. J’ai saisi l’opportunité de suivre les meilleurs dans la trouée d’Arenberg et j’étais vraiment content d’être dans leur rythme. À Mons-en-Pévèle, j’ai peut-être fait une petite erreur en essayant d’anticiper les attaques, ce qui m’a coûté beaucoup d’énergie. Je ne sais pas vraiment comment j’ai réussi à trouver la force de me battre ensuite. J’étais vraiment super motivé et l’équipe attendait un bon résultat de ma part en me confiant le rôle de leader. Je suis super heureux d’avoir répondu présent et d’avoir été à la hauteur des attentes qui ont été placées en moi. J’ai terminé 12e déjà, 8e aujourd’hui d’une course très dure… C’est vraiment une grande satisfaction. »

Alain Deloeuil, directeur sportif : 

« Ça a été une journée difficile pour tout le monde et pour les coureurs surtout. On a assisté à un Paris-Roubaix ultra-rapide, un scénario fou. Nous voulions mettre un coureur dans l’échappée mais derrière on a fait une très belle course. L’objectif, c’était de terminer dans le ‘top 10’ et Max se hisse au 8e rang, c’est vraiment plaisant. Max n’a rien lâché de la journée, il s’est battu jusqu’au bout. Certes, il a voulu anticiper les attaques dans un secteur crucial : peut-être qu’il l’a payé un peu mais ça n’a pas changé la physionomie de sa course. On repart de Roubaix sans aucun regret ! »