Publié le : 15/05/2021
À 25 ans, le coureur français s’est imposé en solitaire ce samedi lors de la 8e étape du Giro. Il réalise ainsi la plus belle performance de sa carrière, sa première victoire chez les professionnels. L’équipe Cofidis poursuit ainsi son incroyable série avec une troisième victoire en trois jours !
Il a savouré. Dans la dernière ligne droite de Guardia Sanframondi, Victor Lafay a déboulé seul. Il a pris le temps de refermer son maillot Cofidis, a levé les bras et dévoilé son visage éblouissant. L’assurance de vivre un moment unique, un rêve pour tous les coureurs professionnels : s’imposer sur les routes d’un grand Tour.
UNE ATTAQUE INCISIVE ET DÉCISIVE
L’étape, au départ de Foggia, a été intense jusqu’au bout. Il a fallu attendre plus d’une cinquantaine de kilomètres avant que l’échappée du jour ne se forme. Ils étaient 12 dans ce groupe. Victor, lui, a couru avec intelligence pour s’économiser au maximum et rester le plus lucide possible. À l’inverse des autres coureurs échappés, il est parvenu à garder calme et sang-froid jusqu’à la dernière difficulté. Ce n’est qu’à 2,2 km de l’arrivée qu’il a produit son effort dans les pentes les plus rudes du final. Cette attaque incisive lui a permis de prendre la tête de la course et il l’a conservée jusqu’au bout.
Victor Lafay signe donc le meilleur résultat de sa carrière, sa première victoire chez les professionnels. À 25 ans, le natif de Lyon avait déjà remporté l’Étape du Tour et été vice champion d'Europe espoirs en 2018. Sous les couleurs de Cofidis, le jeune grimpeur est monté en puissance progressivement. Il a découvert l’exigence des grands tours l’an dernier, à la Vuelta aux côtés du leader de l’équipe, Guillaume Martin. Cette année, il s’était signalé en terminant 2e de la 3e étape du Tour de Valence où il avait aussi pris le maillot de meilleur jeune.
Victor Lafay offre à Cofidis sa 5e victoire de la saison. Il s’agit également de la 3e consécutive après les succès de Christophe Laporte jeudi au Circuit de Wallonie et de Jesús Herrada au Challenge de Majorque. À noter, enfin, que la formation Cofidis ne s’était plus imposée au Giro depuis 11 ans et la victoire en 2010 de Damien Monier entre Brunico et Pelo Terme.
ILS ONT DIT
Victor LAFAY, 1er : «
C’est juste incroyable ! C’était une journée très dure et ce n’était vraiment pas évident de prendre l’échappée. Quand c’est parti, le peloton nous a laissé 7 minutes, on a pu récupérer un peu. J’ai essayé d’être le plus concentré possible : je savais qu’il n’y avait pas de ‘vrais’ grimpeurs dans l’échappée. J’ai attaqué à moins de 3 km de l’arrivée et ça m’a permis de prendre l’avantage. J’ai encore du mal à réaliser, c’est complétement fou !»
Nicolas EDET : «
C’est une super nouvelle pour Victor et pour l’équipe. Depuis une semaine, on tournait autour de la victoire avec Elia ou avec moi. On sait que Victor est un grand talent qui a compris que le travail allait être récompensé. C’est un coureur sérieux, qui a pris confiance progressivement. Il a d’énormes capacités, du punch et il a tout pour gagner plus. S’imposer dans un grand tour, c’est un rêve pour tous les coureurs. Bravo à lui !»
Jean-Luc JONROND, directeur sportif : «
Il y a un grand sentiment de satisfaction, c’est génial et un retour gagnant pour l’équipe Cofidis sur les routes du Giro. Malgré une chute aux Boucles d’Ardèche, Victor était très en forme et on pressentait qu’il ferait une belle saison. L’équipe a une nouvelle fois très bien travaillé aujourd’hui puisque Nicolas Edet, Natnael Berhane et Rémy Rochas se sont relayés pour tenter d’intégrer l’échappée. Nous avions étudié le final avec Victor et il a réalisé un sans-faute. Ouvrir son compteur chez les pros par une étape d’un grand tour, c’est formidable. Et je suis persuadé que cette victoire en appelle d’autres !»
Cédric VASSEUR, manager général : «
Il s’agit d’une journée formidable pour Victor et Cofidis. Cette victoire récompense le travail de toute une équipe, coureurs et staff. Elle prouve que l’ensemble du groupe est désormais capable de rivaliser au plus haut-niveau. L’objectif sur ce Giro était de remporter une étape avec Elia et d’autres coureurs. Le Giro est encore long et je suis sûr qu’on aura d’autres occasions de se mettre en évidence. Trois victoires en trois jours : on ne pouvait pas rêver mieux !»