Publié le : 30/10/2020
Il s’en est fallu de peu pour que Guillaume Martin transforme son attaque en coup de maître. Sa tentative dans le dernier kilomètre, spectaculaire, a échoué après le retour de Carapaz puis de Roglic. Le Normand confirme encore un peu plus son état de forme étincelant avant un week-end qui s’annonce très spectaculaire.
Les coureurs étaient prévenus. Le final de cette étape, une longue traversée des côtes cantabriques, s’annonçait explosif avec une côte impressionnante qui sentait bon les Classiques. Chez Cofidis, on était prévenu. Longtemps, les coureurs de la formation nordiste dont Pierre-Luc Périchon se sont attelés à bien placer Guillaume Martin. Et puis, dans les portions les plus fortes de la pente, le leader de l'équipe a porté une attaque forte et incisive.
Le souvenir d’Orcières-Merlette
Le Normand a tenu jusqu’à 200 mètres de l’arrivée en tête avant que ses ambitions ne soient mis à mal par la lutte pour le maillot de leader entre Carapaz et Roglic. L’Équatorien s’est évertué à revenir sur Guillaume avant que le Slovène s’active à nouveau et s’offre l’étape ainsi que la 1ère place au classement général. Après cette décharge d’effort, il y avait forcément de la déception pour Guillaume (8e de l'étape) de ne pas être allé au bout, de ne pas avoir pu franchir la ligne en tête et lever les bras.
Mais celui qui était 1er Français du dernier Tour de France n’en finit plus de confirmer qu’il fait partie des coureurs de classe mondiale. Son attaque rappelait celle portée durant la 3e étape de la Grande boucle, dans les derniers mètres à Orcières-Merlette, où Roglic avait là aussi eu raison des espoirs de Guillaume Martin. Mais il en faut plus pour entamer sa motivation.
Un week-end très "show"
Surtout que le week-end s’annonce particulièrement éprouvant pour la défense du maillot à pois de meilleur grimpeur. Demain, cinq cols sont au programme dont quatre de 1ère catégorie tout au long des 170 km à parcourir.
Et dimanche, l’étape sera plus courte (109,4 km) et les ascensions vont se succéder avant la montée finale de l’Alto de l’Angliru et ses pentes qui avoisinent parfois les 23,5%. Il faudra du courage donc et une sacrée dose d’abnégation. Ça tombe bien, l’équipe Cofidis en fait la démonstration au quotidien depuis le début de cette Vuelta.
GUILLAUME MARTIN, LA RÉACTION À CHAUD
"À mi-course, j’ai senti que je pouvais faire quelque chose aujourd’hui. J’en ai parlé à mes coéquipiers et on a bien mentalisé le final, on s’est bien regroupé. J’ai pu compter notamment sur l’aide précieuse de Pierre-Luc Périchon que je tiens vraiment à remercier. Dans la montée finale, j’étais bien placé et j’ai vu une ouverture à 800 mètres de l’arrivée dans la partie la plus raide. J’ai creusé un petit écart rapidement et j’ai tenté de résister au maximum.
Ce serait facile d’avoir des ressentiments, de se demander s’il fallait que j’attaque plus tôt ou plus tard... J’y suis allé au ressenti, j’étais confiant dans mes capacités. Certes, il y a un peu de déception. Mais ça fait plusieurs fois que je ne passe pas loin de la victoire sur cette Vuelta et je ne peux pas imaginer partir d’ici sans un succès."